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Der Roman:
L'intrigue des ce petit roman d'une cent-soixantaine pages n'est pas difficile
a raconter et se résume ainsi:
"Il vit en Italie au XIVe siècle un prince maladif, sans mère
depuis son enfance, dont le nom était Ovide." Telle est la
première phrase du roman, suivie par la présentation de
la vie du jeune prince jusqu'au point où il quitte le palais de
son père, le roi, trahi par son ami, Toca, dont il croyait qu'il
lui était l'homme le plus fidèle sur terre.
Chronologiquement, pourtant, l'histoire commence quelques ans plus tôt,
en Sicile à la fin du XIIIe s. Là vit Paolo, un pauvre paysan
et viticulteur dont la femme est morte il y a des années et dont
les deux filles qu'elle lui a laissées se ressemblent au point
qu'on ne pouvait pas distinguer l'une de l'autre. (Là, il n'est
pas certain si ou dans quelle mesure cette partie de l'histoire n'exprime
pas une nostalgie pour la présence arabe en Sicile.) Un grand nombre
de prétendants s'est déjà aventuré à
demander la main d'une d'elles, mais ils ont tous pris la fuite en désespoir
pour être incapable de faire le choix entre les deux soeurs.
Arrive, finalement, d'Italie un noble chevalier, Bacchus le Grand, qui
rend enceinte - lors d'une baignade nocturne dans l'étang (cette
baignade étant, bien sûr, une annonce très clair du
rôle formidable de l'eau dans le roman tout entier) - une des filles
et qui, à la fin, amène toutes les deux avec lui dans son
château.
Là est né le fils, Ovide, dont la mère meurt pendant
la naissance et qui grandit, faible et malsain, sous la surveillance de
sa tante et le savant Isidore qui lui fait savoir toute connaissance et
toute sagesse offertes dans les livres des ancêtres.
Avec son ami Toca, un jeune homme du monde, il joue à l'échec
jusqu'à ce qu'il observe celui faisant l'amour avec Maria, sa fiancée
bien-aimée.
Déçu de l'amitié ainsi que de l'amour, Ovide quitte
le château de son père et erre à travers les ruelles
de la ville de Florence jusqu'à ce qu'il tombe sur une vieille
mendiante qu'il calomnie et devant laquelle il décrit l'humanité
tout entière en se servant comme point de référence
de la laideur repoussante de la grenouille. Tout de suite, elle le change
en grenouille - et c'est ce qu'il reste jusqu'à la fin du roman
avec toutes les allusions et implication que suscite cet animal dans la
tradition.
Il vit, grenouille, à Florence et dans ses environs, observant
la vie, la misère, la douleur, l'attitude des gens, et dans un
certain moment il est au point de faire l'expérience de cette roi-grenouille
célèbre de la collection des contes de fées des Frères
Grimm. Mais, au dernier moment, il décide de ne pas profiter de
cette occasion et rester, plutôt, grenouille - content et tranquille.
Voilà l'histoire que raconte Rabîc Djâbir.
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